Retour difficile - Bongo mobilise nos internautes

Revenu dimanche de New York, «dans le bain» dès lundi avec la mort d'Omar Bongo. Nous faisons mardi un petit test d'interactivité (la grande faiblesse de notre site aujourd'hui). Gros succès : plus de 1.000 réactions pour un article ! Mais comment gérer cet afflux de commentaires ?

 

 

Rentré dimanche de New York (voir billets précédents), le jet lag dans les pattes, toujours pas recalé sur l’heure parisienne, et pourtant l’actualité s’est employée à me remettre le pied à l’étrier immédiatement. Lundi matin, de retour à la rédaction, l’œil rivé sur l’actualité gabonaise et les bulletins de santé d’Omar Bongo.
Nous avons été prudents la veille, quand les rumeurs ont commencé à courir, parties du site du Point. Notre dossier spécial est prêt, nous avons commencé à le confectionner lors de l’hospitalisation du président gabonais. Mais nous attendons une info fiable, pendant que les autorités gabonaises s’insurgent contre ces médias français qui s’emparent de la mort de leur président.
Le communiqué du Premier ministre finit par tomber en milieu d’après-midi et les choses s’accélèrent. Cette journée établira un gros pic de fréquentation pour le site : 187.000 visiteurs et près de 590.000 pages vues.
Au lendemain matin, en dépouillant mes mails, je suis surpris en revanche du peu de réactions sur les articles publiés : une petite dizaine seulement. Je décide de les publier et d’appeler les internautes à réagir. Résultat : nous sommes rapidement submergés par les mails. 150 dès la première demi-heure. A la fin de la journée, nous avons atteint le millier de courriels. Cela tombe bien, nous avons deux jeunes journalistes stagiaires dans la rédaction : ils m’aident à trier, à relire. Il faut être attentifs, un bon nombre de courriers comportent des propos injurieux, ou des vœux sympathiques du style « j’espère que le prochain sera XXX »… Nous nous arrêtons sur une centaine de mails représentatifs de la tonalité générale.
C’est un vrai regret que de ne pas pouvoir tout publier, et cela a sans doute suscité des frustrations parmi ceux qui nous ont écrit. C’est aussi une véritable interrogation pour la prochaine version du site. Les commentaires seront possibles sur nos articles. Mais comment faire face à l’afflux de réactions que certains sujets vont susciter. Cette nouvelle expérience montre bien que la modération de ces commentaires est indispensable. J’estime que nous ne pouvons pas nous permettre « d’ouvrir le robinet » sans contrôle.
C’est un débat que j’ai eu avec certains de nos interlocuteurs à New York. Ils préconisent une ouverture totale, un contrôle à posteriori, et estiment que la communauté peut s’autocontrôler (en signalant les messages abusifs). Outre que la législation française est plus sévère que l’américaine pour les dérapages qui pourraient en résulter, je suis pour ma part dubitatif sur cette notion d’autocontrôle.
Donner la parole à nos internautes est totalement incontournable (et encore une fois, c’est la grande faiblesse de notre site actuel). « L’expérience Bongo » est la preuve que la demande est forte. Reste à valider la façon dont nous gérons ce flux d’informations et de réactions. Votre avis sur la question est plus que bienvenu !

 

1 Comments

Tout d'abord, bravo pour le pic de frequentation et la forte demande ! Je suis d'accord que l'autocontrole "wikipediesque" est complexe a mettre en place pour un media. Pourquoi ne pas commencer, comme tu l'esquisse par une mise en avant de la zone de commentaires et des contributions des internautes ? Ton post publiant les reactions recues par mail est tout a fait dans cette ligne et meriterait peut etre d'etre repris toutes les semaines. Reparlons-en ici ou ailleurs !