A l'heure où j'écris ce billet, les chiffres sont encore provisoires. Nos internautes ont été un peu plus de 6.000 à nous suivre en direct durant la cérémonie sur le site, et plus de 2.500 autres ont regardé nos échanges dans l'heure qui a suivi la clôture du direct.
Nous avons décidé en fin de semaine dernière de tenter l'expérience avec l'application canadienne coveritlive disponible gratuitement en ligne. Simple à paramétrer et à intégrer dans une page web par un iframe, l'application a déjà été utilisée pour des événements en direct par des médias comme Newsweek, Fox News, le Huffington Post ou, plus proche de nous, la Libre Belgique.
Ce qui nous intéressait avant tout, c'était la gestion en direct des commentaires que permet cet outil. Nos internautes en ont largement profité puisque nous avons été très vite débordés par leurs questions qui tombaient au rythme d'une dizaine par minutes. D'où bien sûr des frustrations : "pourquoi ne me répondez-vous pas ?" "pourquoi me censurez-vous ?".
La question est toujours la même : ouvrir ou pas le robinet ? La pratique la plus commune sur le web est désormais de publier sans contrôle tous les commentaires, et censurer a posteriori les dérapages. Elle est risquée. J'ai vu passer ce jour pas mal de propos injurieux ou extrêmement polémiques, sur la religion, l'origine ethnique, ou la supposée corruption des uns ou des autres.
Peut-être sommes-nous timorés ? Ce filtre a priori crée de nombreuses frustrations et nous sommes taxés de parti pris pour avoir refusé de publier tel ou tel commentaire (heureusement, les accusations sont à peu près en nombre égal dans un sens ou dans l'autre). Mais il m'est toujours difficile d'accepter l'idée de voir la signature de RFI apposée à côté de tels dérapages.
Par ailleurs, la limite de l'outil que nous avons utilisé aujourd'hui est qu'il mêle les commentaires, les réponses et la description factuelle du sujet et que la différence graphique entre les différents types d'éléments n'est sans doute pas assez marquée. Un internaute nous l'a d'ailleurs reproché en termes fleuris : "c'est le bordel, votre reportage".
Bref, je n'ai toujours pas la solution, mais cela se confirme : nos internautes veulent dialoguer avec RFI, veulent se faire entendre, veulent exister sur notre site. Nous allons multiplier les expériences de ce type, jusqu'à trouver la meilleure formule. Vos critiques et suggestions sont bien évidemment plus que bienvenues !